Mardi 4 février, Isabelle Falque-Pierrotin a été
réélue présidente de la CNIL, fonction qu'elle occupait
depuis 2011. Lors de son nouveau mandat, elle devra poursuivre l'adaptation
de la CNIL à un environnement numérique mondialisé,
où les données personnelles des citoyens et utilisateurs
de chaque pays sont massivement collectées, sans qu'ils en aient
parfois conscience, par des acteurs mondiaux, dits over the top. "
Les individus sont de plus en plus préoccupés par leurs
données personnelles, nous avons une augmentation du nombre des
plaintes, 6.000 par an, ce qui est substantiel ", souligne Isabelle
Falque-Pierrotin. " En même temps, les personnes continuent
à s'exposer et les entreprises à utiliser ces données
".
C'est un fait : l'ère numérique oblige le régulateur
à repenser modes de fonctionnement et outils. Mais, pour Isabelle
Falque-Pierrotin, les attentes sont en train de changer : " Ce
sont à la fois des attentes de protection mais aussi de maîtrise
par les individus et d'innovation par les entreprises ". Au-delà,
l'un des enjeux majeurs de la CNIL sera de négocier avec les grands
acteurs de l'internet qui " moissonnent les données en
se disant que le droit européen ne leur est pas applicable
(
). Puisque ces données les intéressent tellement,
eh bien, monnayons les ! " lance-t-elle. " Nous ne sommes
pas impuissants face à ces acteurs. Nous avons des outils dans
nos textes et nous pouvons en élaborer de nouveaux ; faisons-le
et négocions avec eux ". L'élaboration du projet
de règlement européen auquel les CNIL européennes
participent devrait apporter des réponses. Régulation de
l'internet, gouvernance, " affaire Snowden " - " une
rupture dans le paradigme de surveillance " - : Isabelle Falque-Pierrotin
répond sans détour à nos questions.
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© ARCEP - f�vrier 2014
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